Confidences : 2ème émission du Meilleur Pâtissier sur M6

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C’est partie pour la 2ème semaine ! Le thème de la semaine sera le feuilleté…

Il y a toujours une super ambiance entre nous. Les équipes de production sont au petit soin avec nous. Nous nous plaçons derrière nos plans de travail. Après les rituels (arrivée, regard Faustine, « mettage » (ce qui ne se dit pas, j’en conviens), donc mettage de tablier, enlevage de tablier, remettage de tablier, c’est partie, le chrono démarre.

Nous aurons 1h30 pour la première épreuve de la semaine : La signature. Il n’est pas question que je parte cette semaine, c’est une option que je n’ai pas prise.

ÉPREUVE SIGNATURE : Le cornet feuilleté

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J’ai voulu faire ma maligne en faisant une forme que personne ne ferait. Il ne va pas falloir se planter ! Je trouvais l’idée d’avoir un visuel de glace amusante. J’étais archi sûr de moi concernant le crémeux au citron, c’est une recette de Michalak que je connais par coeur.

Je commence à faire ma pâte feuilletée. Je précise HONTEUSEMENT que j’ai appris à faire la pâte feuilletée 4 jours avant le début du tournage, n’est-ce pas honteux? Maîtriser la pâte feuilletée (rapide, semi rapide, normale où inversée) c’est un peu le BABA en pâtisserie, c’est comme la thèse indiscutable « des filles et du shampoing » de la célèbre philosophe Nabilla… c’est une évidence, ça ne se discute pas.

Je commence donc par faire ma pâte feuilletée au robot, j’essaie de me souvenir des gestes précis (les différents tours à donner, portefeuille, simple, double, bref, j’ai l’impression d’être à l’école, en CP, et de réciter ma leçon.

Pas de bol, les premiers cornets feuilletés que je réalise s’écroulent dans le four. Ils n’adhèrent pas du tout au cornet métallique… soucis soucis… Comme je suis devenue une « autre », c’est-à-dire une fille qui pseudo maîtrise ses émotions depuis une semaine, je ne m’énerve pas. Enfin pas trop.

C’est à ce moment précis que Faustine, Cyril et Mercotte arrivent… Je sais qu’il va y avoir encore plus de caméras fixées sur moi, impensable de se démonter, j’aurai pu jurer que la pâte qui s’écroule du cornet est une étape indispensable à ma recette et que comme toujours, tout est super maîtrisé.

Faustine me fait rire. Je pense qu’elle me prend un peu pour une folle. Une folle dans une bulle épaisse de concentration. Il paraît qu’il a même des moments où elle me parle mais que je ne l’entends même pas.

Je pense que le beurre était trop mou, pas assez froid, je décide de recommencer la pâte. Je mets chaque cornet au congélateur avant de les enfourner. Ça a l’air de marcher, mais aurais-je le temps de les faire bien cuire?

Cyril me fait remarquer que je ne fais pas ma crème au citron au bain marie mais directement dans la casserole et que ça risque d’accrocher…de ne pas bien cuire and co. OK OK OK. Oui mais le bain marie, j’avoue que ça me gonfle pas mal.

J’ai toujours fait cette crème dans une casserole, ça a toujours fonctionné, et je le lui dis clairement. Il s’en va et à ce moment-là, je viens de me rendre compte que j’ai eu un excès de confiance en moi : OH JOIE, OH BONHEUR, enfin je ne me laisse pas impressionner et j’assume ce que je fais.

Il reste deux minutes, c’est chaud, les cornets n’ont pas l’air encore très bien cuits et une pâte feuilletée pas cuite c’est immangeable.

Je les sors, je les fourre de mon crémeux alors qu’ils sont encore brûlants, ça me rend dingue, mais comment je gère mon temps ???? Pourquoi tout le monde termine toujours dans les temps et pas moi ?

Au risque de paraître négative et TOUJOURS insatisfaite, j’ose dire en itw à chaud (juste sortie d’épreuve), que oui visuellement ça me plait mais que gustativement c’est la grande inconnue et que je ne suis pas très confiante.

Je ne vous parle même pas du choc thermique qui a du se produire (crème froide, feuilleté brûlant).  Il va falloir vous habituer, mais je suis comme ça, je préfère me dire « c’est raté » et être agréablement surprise à la dégustation du jury, que l’inverse.

Je sais que ça rend dingue certaines personnes. Mais c’est comme ça. Je suis comme ça. C’est à prendre ou à laisser.

Les beauty :

Autres rituels de fin d’épreuve dont je ne vous ai pas encore parlés. Les beauty.

Les beauty, c’est beau comme nom n’est-ce pas ? Après chaque épreuve, on met l’un après l’autre notre dessert sur un plateau tournant. Une caméra filme en gros plan.

Un second plan est effectué sur le candidat regardant amoureusement son gâteau. C’est top quand on a réussi, mais alors s’extasier devant une bouze pendant 10 minutes, le sourire coincé, c’est pour ma part une autre épreuve à part entière…

Pour les épreuves signatures, les membres du jury viennent déguster nos gâteaux à notre plan de travail.

Pour les épreuves techniques, c’est une dégustation à l’aveugle, tous les gâteaux sont dressés sur une table, avec nos photos devant (que les jurés ne voient pas bien entendu).

Pour les épreuves créatives, nous apportons notre « création »  devant le jury et le guest.

La dégustation de l’épreuve signature :

Cyril et Mercotte viennent me voir, mon cœur bat à 1000 à l’heure. Je suis tellement persuadée qu’ils ne sont pas cuits à l’intérieur…

Cyril prend son couteau et coupe un cornet. Ils prennent chacun un morceau. Cyril à son habitude fronce ses sourcils. A ce moment j’essaie de déchiffrer et d’interpréter le moindre mouvement. Il décide enfin de faire un commentaire. Malheureusement je suis incapable de vous dire ce qu’il m’a dit, je me souviens juste que ça leurs plaisaient, qu’ils aimaient l’idée original des cornets.

Je suis TELLEMENT CONTENTE. Pas de critiques, juste des compliments, pas de « c’est bien MAIS » qui viendrait tout gâcher.  Cyril vient même m’embrasser. Moment de kiff total. OUI JE KIFF CE MOMENT, je me dis que oui j’ai raté une fois la pâte mais que j’ai eu raison de la recommencer. J’ai eu raison d’avoir confiance en moi pour la crème.

Cette épreuve me booste comme jamais. Je me sens super d’attaque pour affronter l’épreuve technique cette après-midi. J’étais dans les 3 derniers la semaine dernière. Il n’y a pas moyen que cela ne se reproduise.

ÉPREUVE TECHNIQUE : Le pithiviers

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Franchement à la découverte du sujet, je ne suis pas plus stressée que ça… Le pithiviers c’est un peu comme une galette des rois, mais avec une crème d’amande.

Nous avons un cercle doré de 20cm. Je ne sais pas ce qui me prend, mais je prends ce cercle pour faire mes deux disques de pâte feuilletée. Résultat je fais partie des deux personnes qui rendront des mini pithiviers. Bah oui, intelligence, intelligence…

J’ai repris mes bonnes habitudes de « je ne lis pas la recette, ou je la lis vite, je ne me préoccupe PAS DU TOUT du temps qui défile. Tout va bien donc. Je déteste cette épreuve. Cette recette qui a des trous, cette recette qu’on nous impose.

Je pense avoir un vrai problème avec tout ce que l’on peut m’imposer et du coup je fais n’importe quoi. Je me sens mal pendant toute la durée de l’épreuve. Je doute, je doute, je redoute et je doute. Même sur le blog, je n’arrive pas à décrire ce que j’ai ressenti car j’ai déjà tout oublié. 

La différence des épreuves techniques par rapport aux signatures ou aux créatives, c’est que la dégustation se fait à l’aveugle. C’est cruel. Je me souviens juste qu’à la dégustation, nous sommes assis les uns à côtes des autres et je sais que je vais encore vivre un bon quart d’heure… 

J’aime particulièrement quand le jury déguste mon pithiviers et dit «là, il s’agit d’une personne qui ne maîtrise pas la pâte feuilletée ! MAIS MERDE ALORS, j’ai été première ce matin sur la pâte feuilletée ! Ça me rend dingue ! Je ne suis pas dernière mais avant avant dernière. SO CHIC.  Nous avons tous un point commun : nous n’avons pas « festonné» la pâte, j’aurai appris quelque chose aujourd’hui !

Le trio gagnant est : Agatha, Mounir et Sabrina. Ils sont forts ces petits.

ÉPREUVE CRÉATIVE : Le mille-feuille familial

« Mon mille-feuille Cupidon »

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J’éteins mon cerveau. Je rebranche mon cerveau. Les compteurs sont à zéro.

Pas d’excès de confiance par rapport à mes cornets feuilletés réussis, pas non plus de remise en question totale de ma place dans ce concours parce que j’ai raté l’épreuve technique.

Il faut savoir que pour les épreuves créatives, nous avons un plateau qui fait 1m20 de long et qu’il faut occuper l’espace… J’ai décidé de faire le thème « Cupidon ». Va savoir pourquoi.

Je décide donc de faire une mille-feuille avec une crème au rhum et une brunoise de fruits exotiques. J’en ai déjà fait chez moi, pas un problème donc. Nous avons 3h. Présentation du guest : Julien Alvarez, Champion du monde de pâtisserie 2011.

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Légèrement coincée avec Julien…

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Détendue avec Mercotte, mais toujours avec mon sweat !

J’apprendrai par la suite, qu’il a fait ce concours sous les couleurs de l’Espagne !!!!!!! Et non de la France comme Michalak avait pu le faire quelques années avant.  Cela n’enlève rien à son charme me direz-vous.

Franchement, le mec est pas mal, il est champion du monde et bien je vous assure que ça motive pour rendre une création parfaite ! Je pars gonflée à bloc. 

Grand débat, vais-je faire une pâte feuilletée rapide ou une pâte feuilletée inversée ? Nous n’avons que 3h00 et pour réaliser une inversée, il m’en faudrait 1 de plus… Mais d’un autre côté c’est tellement meilleur !

Tous les autres candidats décident de partir sur une pâte rapide ou semi rapide. Nous ne sommes pas là pour tricoter mais pour prendre des risques et je me dis que si je réussis avec une inversée alors je me démarquerai. Je pars donc dans une pâte feuilletée inversée, qui demande donc des temps de pose plus long entre chaque tour. Je décide d’assurer mes arrières et me lance également dans une pâte feuilletée rapide. Je suis hyper fière de cette idée que je qualifie à ce moment précis de « brillante ». Je me dis que je si je foire l’inversée, j’aurai toujours sous le coude l’autre pâte… OUI sauf que dans la vraie vie, ça ne se passe pas toujours comme l’on voudrait … et je vais commettre une erreur magique. 

Alors que ma pâte feuilletée rapide cuit dans mon four, je me rends compte que je ne vais pas avoir le temps de faire cuire l’autre pâte… CATASTROPHE. Je retire donc du four la pâte rapide, (pas cuite donc), j’enfourne la pâte feuilletée inversée. Pff, mais quelle conne franchement. A vouloir en faire trop, je vais tout faire foirer. Cyril arrive à mon plan de travail, constate que ma pâte n’est pas cuite, et qu’il reste 10 minutes au chrono. J’ai envie de disparaître là.

Vive la pâte feuilletée…

Le temps défile, je suis alors obligée de dresser ma crème sur une pâte feuilletée brûlante, (mais que se passe t-il avec  le chrono ???) j’ai déjà eu le même problème avec les cornets feuilletés et je recommence. Je n’ai plus le temps de faire le moindre décor sur mon mille-feuille, je dépose vulgairement un physalis, quelques cœurs en gelée de passion et hop l’épreuve est terminée.

Je suis dégoûtée, je suis dégoûtée des choix débiles que j’ai pu faire. Par manque de confiance, comme d’habitude. J’aurais du me faire confiance et ne faire qu’une seule pâte. J’espère au moins que cela me servira de leçon. J’espère que mon décor non comestible sauvera un  peu la mise et que ça les fera rire.

Au moment de la dégustation, j’apporte légèrement tremblante mon plateau. Finalement visuellement ce n’est pas si mal, enfin le mille-feuille n’a peut-être pas une décoration digne de PH mais ça ressemble à un mille-feuille.

Naïvement je me dis qu’il va y avoir un 2nd miracle dans la semaine et qu’ils vont trouver ça super bon.  Alors oui mon décor les fait rire, l’inscription « Mais que c’est gourmand ma Mercotte » affiché sur le cœur » fait son petit effet. Quant au mille-feuille je me fais descendre sur la déco. Normal. Mais alors quand ils me disent qu’il y a trop de rhum… je suis un peu surprise. Tout est une question de goût, ou alors je suis alcoolique et j’en ai mis trois tonnes ? Bref, ce n’est pas une grande réussite… Je repars à mon plan de travail déçue.

Et les nominés sont …

C’est un peu LE moment tragique de la semaine. Mais qui fera partie des 3 nominés qui iront en carte blanche?

Qui sera élu « Meilleur Pâtissier » de la semaine? Nous sommes perchés sur nos chaises hautes et attendons le verdict…

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Faustine annonce trois prénoms : Jessica, Isabelle et le mien. Sentiment étrange. Mélange de « je m’en doutais », de « quoi moi ? mais pourquoi !!!! » et de tristesse.

Oui tout peut s’arrêter demain.  Allez on se remotive. J’ai 1 chance sur 3 de partir mais j’ai surtout 2 chances sur 3 de rester !

ÉPREUVE CARTE BLANCHE : ça passe ou ça casse

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C’est ma première carte blanche. Les autres candidats ont pu dormir une heure de plus. Rien que pour ce privilège, je ne veux pas y retourner. C’est simple. Le jury nous retourne un tableau vert, sur ce tableau il y a un dessin et le titre de l’épreuve.

Aujourd’hui ce sera le palmier. Il faudra revisiter le palmier. Je me dis alors que je devrais être contente, que j’ai toujours voulu piquer la place des candidats de top chef qui doivent sans cesse « revisiter » le radis, la tomate, le burger and co. Ça m’éclate. Je revisite. Place à l’imagination. Improvisation. Liberté. Ça ne me fait pas peur.

Nous avons une heure et demie, c’est très court. Je pars sur un écrasé de palmier pour le déstructurer. J’y ajoute du praliné, du chocolat. Bref, la recette vous l’aurez. Je suis zen, calme, j’essaie vraiment de me dire qu’il faut que j’en profite à fond, comme si c’était la dernière fois que j’étais  sous cette tente, derrière ce plan de travail, que c’est la dernière fois que je serai exaspérée des questions que l’on me poseraient en pleine épreuve. La dernière fois.

Honnêtement je suis arrivée à prendre du plaisir sur cette épreuve. J’ai adoré quand les autres candidats sont venus nous soutenir derrière la tente. C’est fou ce concours. Tellement de sentiments, en une heure, je peux piquer un fou rire, avoir une folle envie de pleurer, m’énerver, hurler, stresser ou sauter de joie…

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L’heure de la dégustation a sonnée. Nous nous tenons toutes les trois face à Cyril et Mercotte. Au fond de moi je sais que je ne partirai pas. Je ne sais pas comment l’expliquer mais c’est un truc que l’on sent. Chaque candidat qui est parti pourra vous le dire : on sait quand son heure a sonnée ou non.

C’est Isabelle qui partira. Hors sujet. Je l’aimais bien cette fille. Barrée comme jamais. Un tourbillon d’énergie. Une fille qui file la pêche. Bon, qui a beaucoup trop d’énergie le matin au petit déjeuner pour ma part, mais au moins elle est drôle !  Et pour ceux qui me connaissent, il me faut toujours beaucoup de temps pour adopter une fille blonde. Isa, tu nous manqueras. 

Ainsi s’achève la 2ème semaine. Les journées passent à une vitesse folle et d’un autre côté j’ai l’impression que je suis au château depuis des mois. On a pris nos marques très rapidement. Je suis tellement heureuse de ne pas partir. Tellement heureuse de continuer à vivre ces moments si particuliers. Nous en sommes à la 2ème émission et la maîtrise du timing n’est pas mon fort… Pour moi 2h00 en valent 3… Cela promet pour la semaine prochaine…