Confidences : 6ème émission « Dédicace à ma brioche tant aimée »

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6ème semaine.

Les semaines s’enchaînent à un rythme fou. Jamais je n’aurais pensé une seule seconde tenir aussi longtemps dans ce concours. Petits objectifs par petits objectifs, les cartes blanches deviennent presque un terrain de jeu. Elles ne me font plus peur du tout. C’est à mon avis là que j’ai pu faire la différence.

On ne va pas revenir sur le grand débat (passionnant), mais j’ai clairement un niveau technique moins élevé qu’une Sabrina ou qu’un Gérald. Après la technique ne fait pas tout et heureusement pour moi !

Soyons honnête : J’ai appris à faire des croissants juste avant le début du concours, et bien oui chers lecteurs qui trouvent SCANDALEUX que je sois en 1/2 finale, je n’avais jamais fait de croissants (et de brioche) avant le concours ! Il n’était pas question d’arriver dans cette aventure sans savoir faire cela. J’ai pris mon courage à deux mains, et direction la boulangerie « Besniers », à côté de mon bureau. Un peu stressée, je demande à parler au boulanger. Je vous passe les détails, mais je me retrouve en veste et en talons à faire des petits pains…

C’est bien beau les bouquins de cuisine, mais apprendre ce métier avec un pro à ses côtés qui vous montre les bons gestes, cela n’a pas de prix ! J’ai rendez-vous le lendemain avec le grand big boss de la boulangerie-pâtisserie pour apprendre à faire des croissants.

Honnêtement je n’en reviens pas une seule seconde de sa générosité. Il est débordé, mais va me donner 3h de son temps. On fait la pâte, il me montre les différents tours à donner, puis on découpe la pâte de façon à en faire des croissants. Grisant. Le temps est suspendu. Je trouve que c’est LE point commun dans une cuisine. Le partage. La transmission.  

Mais pourquoi me donne t-il autant de temps? Je n’ai rien à lui apporter pourtant ! Et bien c’est la vraie magie de ce milieu. Je suis super heureuse d’être en 1/4 de finale et en même temps super anxieuse.

ÉPREUVE SIGNATURE  : Les beignets

« Les churros », crème au chocolat et orange

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J’avoue, les beignets n’ont pas un grand intérêt gustatif (mais cela n’engage que moi). Quand je découvre le thème je pense au seul beignet que j’ai pu manger sans trop de dégoût, ce sont les churros en Espagne, très souvent à la sortie de boite de night à 4h du matin… Bons souvenirs donc ! 

Ce n’est pas compliqué à faire, il faut juste maîtriser parfaitement la cuisson. Je me lance. Je décide de zester une orange dans ma pâte à churros. Je n’ai pas d’embout spécial « churros », j’utilise donc un simple embout cannelé. Je fais une petite sauce chocolat noir/orange.

Cyril et Mercotte passent  me voir. Cyril « adore » les churros, adore les manger et adore les faire ! Il s’éclate donc à me montrer comment on fait de beaux churros. Je ne suis pas stressée pendant cette épreuve, la crème au chocolat et aux zestes d’orange n’est pas une prise de risque énorme !

Cyril et Mercotte viennent me voir pour la dégustation… Ils trouvent la présentation des petits churros sur des pics en bois judicieuse. OUF. Je commence bien la semaine.

ÉPREUVE TECHNIQUE : La brioche

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On ne s’emballe pas sur la taille de la photo… je crois qu’elle ne mérite pas plus grand !

Je vais vous avouer un truc fou : je n’ai jamais fait de brioche de ma vie : MAIS ALORS JAMAIS. Je n’en mange pas.

Les épreuves techniques comme vous avez pu le voir, n’ont jamais été mon fort ! Je ne pars pas battue d’avance… mais bon… si l’épreuve pouvait vite passer… Je m’en porterais mieux !

L’épreuve du jour est donc : une brioche à 8 tresses…. OK…  Ayant souffert (oui maman, j’écris « souffert »), d’une coupe de cheveux à la garçonne étant petite, je n’ai donc jamais pu me faire de tresse ! Nous ne savons pas si c’est pour nous différencier mais ma sœur a eu le droit d’avoir de longs et beaux cheveux blond volants dans les airs à la moindre brise… Bref j’avais les cheveux courts et à 28 ans c’est toujours un réel traumatisme…:-)

Il faut commencer par faire la pâte. Je m’y colle, c’est le cas de le dire ! La pâte est censée se décoller des bords du robot. Que nenni mon petit ! Rien ne se décolle du tout. Je regarde mes petits camarades et tout se passe bien pour eux : Ça m’énerve !!!

Et puis je me dis « franchement  tu viens à un concours de pâtisserie et tu n’as jamais fait de brioche, non mais … ALLO quoi ! J’ai juste envie d’éviter le ridicule. Un enfer cette épreuve, je n’arrive pas du tout à faire ma brioche, la pâte colle, colle et recolle et j’ai envie de la jeter à la poubelle et plonger dedans avec ! C’est une honte totale franchement… ne pas arriver à faire une brioche… un enfant de 4 ans sait faire une brioche. Pff.

Ce qui me rend dingue c’est que la « difficulté » de cette épreuve était les 8 tresses. Je m’entraîne avec du papier cellophane et y arrive sans difficulté. Seule la pâte me donne des sueurs froides. J’ai vraiment envie de disparaître.

Je pense forcement aux téléspectateurs qui se fouteront de moi devant leurs télés. Ca m’angoisse encore plus. Mais le mal est fait, ma pâte est intouchable.

Je suis super fière de moi quand le jury arrivent devant ma brioche et  la touche de la pointe du couteau, ils la regarde avec un mélange de stupéfaction, de dégoût et de déception. J’adore. Inutile de vous dire que je termine bonne dernière à ce doux classement. Pour moi c’est simple j’ai gagné ce soir mon ticket pour les rattrapages !

ÉPREUVE CRÉATIVE :  Petit déjeuner de fête

« Viennoiseries : Lendemain de fête »

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Lendemain de fête.. ou viennoiserie ! Grande 1ère pour moi. Je n’ose pas dire… Je décide de partir  sur un bichon et des moulins à vents crème noisette.

La pâte à croissant : rien de très compliqué une fois que l’on maîtrise la pâte feuilletée. Le gros problème va être le temps. Maîtriser le temps… Voilà mes vieux démons qui reviennent !

Le guest est Benoit Blin. Pas mal du tout Benoit Blin. Il est content quand je lui annonce les viennoiseries que je vais faire, des « vielles viennoiseries ». On pourra dire ce qu’on veut, mais j’ai toujours pris des risques dans mes choix de gâteaux, tartes où autres. Après cela n’a pas toujours payé !

Je me rends compte que je n’aurai jamais assez de temps pour faire pousser correctement mes viennoiseries. Les autres candidats partent sur des basics comme des croissants ou des pains aux chocolats et ils ont raison, c’est beaucoup plus rapide à faire ! J’ai perdu beaucoup de temps à faire mes crèmes.

Le thème étant « Petit déjeuner de fête », je me lance dans une créa qui tourne plutôt sur « le lendemain de fête », je sais que les autres vont plutôt partir sur un décor « plateau télé, fleur et café qui sent bon ». Je sais que je ne me démarquerai pas sur le goût… Je mise donc un thème « J’ai trop picolé hier soir, j’ai besoin d’un petit déj bourré de vitamine C, d’aspirine et autres médicaments !

J’ajoute des paillettes, des serviettes disco et des boules à facettes. Ça me fait rire au moins. Mes viennoiseries sont mal cuites. Je le sais. Après tout, je sais aussi que j’irai au rattrapage et d’après mes calculs je sais aussi que mon heure a sonnée et que je partirai cette semaine !

J’arrive à la dégustation plutôt sereine, mon avenir est joué. Ok la mise en scène est pas mal, en revanche pas de surprise quand aux viennoiseries.

Verdict : Rattrapage.

De toute façon, je le savais et je sais surtout que je partirai cette semaine. Je l’ai toujours dit « tout le monde sait quand son heure a sonné ».

C’est le cas, je suis épuisée, je sens que le niveau est trop élevé pour moi et qu’une demi-finale « Agathe, Mounir, Sabrina, Gérald » est tout à fait justifiée. Je n’aurai aucun regret.

RATTRAPAGE  : Revisiter la crêpe

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L’inconvénient quand nous sommes en épreuve de rattrapage, c’est que nous ne sommes que trois… et qu’il y a un milliard de caméras… Cette épreuve, je l’aborde donc comme la dernière.

L’idée de faire cette pseudo tarte aux framboises me vient très vite. Je ne réfléchis pas trop, j’y vais. Nous avons des poêles affreuses. Tout le monde galère avec les premières. Là où j’ai envie d’hurler mais D’HURLER c’est lorsque Cyril et Mercotte viennent me voir à mon plan de travail. Évidement que je galère avec les premières crêpes, comme les autres d’ailleurs !!!!!!!!!!

Je ne sais pas si c’est de la mise en scène de la prod où autre, mais alors QUE JE N AI RIEN DEMANDE, Cyril vient et « me montre comment faire une crêpe ». Je suis excédée. Je sais déjà que cette sublime séquence sera bien gardée lors de la diffusion. J’ai envie de lui dire de partir, mais je ne peux pas. Gros moment de solitude quand même. Si j’avais su le scandale que cette séquence allait provoquer je serai carrément partie en courant faire le tour du lac. Donc merci, je sais faire une crêpe. Le débat est clos.

Je fais une crème citron basilic, des bâtons de meringues pour apporter le croustillant et le sucre qui manquait. Le dessert est plutôt bien équilibré je pense. Mais bon, de toute façon peu importe, je pars ce soir. Je le sais au fond de mes pieds.

DEGUSTATION : Time to leave ?

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Le dessert de Gérald tient la route, il a fait un mille-feuille avec une crème à la passion. C’est joli et ça a l’air bon.

Le dessert de Sabrina ne me donne pas du tout envie, ça ressemble à une omelette norvégienne avec trois tonnes de sucre et sachant qu’il y a un gâteau de crêpes en dessous, son dessert doit être lourd. Mais elle passera. C’est sûr.

Le jury trouve mon dessert bon, joli, je ne suis pas du tout rassurée pour autant. Et en même temps pour être très honnête avec vous, je n’en peux plus. J’attends presque cela comme une libération. 

Le verdict tombe. Je reste. On ne l’a pas vu à la télé, mais je lâche un « QUOI »? Je suis stupéfaite. Je dis même que je suis choquée, car c’est le cas. Je suis choquée. Je me dis immédiatement que ce verdict ne va pas être compris, comme quoi, il y a déjà 6 mois je savais à quoi m’attendre.

Un téléspectateur justicier qui veut que la bonne mère de famille aille en finale et que la petite bourge parisienne qui ne sait pas faire une brioche soit virée au plus vite. Je pars en interview. Je fonds en larme pendant une demi-heure. Je suis paniquée de ce qui va m’attendre. Même moi je ne trouve cela pas juste, alors les autres? J’en suis malade.

D’un autre côté, la règle c’est la règle, on ne juge que sur le rattrapage. J’ai quand même l’impression d’avoir volé ma place. Etat d’esprit : pas zen, pas zen du tout.