On ne peut pas plaire à tout le monde.
Je continue ou je m’arrête là? Oui, nous avions été prévenus que le français n’était pas tendre, de là à se faire fusiller pour trois berk, 1 dégueulasse et quelques P… et merde… Ça mérite débat.
Débat il y a eu sur facebook, twitter et j’en passe, entre les mères de famille outrées et scandalisées par mes propos et les défenseurs du pain perdu ! J’avoue que la télévision est une source de richesse incroyable, où la langue française est parfaitement maîtrisée, où tout n’est qu’amour, partage et politesse. Une télévision où les candidats de real TV sont choisis pour leur capacité à baisser leur petite culotte et multiplier leurs coups de gueule, mais ça ne choque personne.
Le meilleur Pâtissier est une émission bon enfant. C’est une émission de cuisine, où nous exécutons non sans mal, non sans stress et non sans peur les recettes. Oui c’est difficile de cuisiner des heures face à des dizaines de caméras, face à des journalistes qui nous posent des questions non-stop.
La maîtrise des mots, la gestion du stress n’est pas la même pour tout le monde. Je ne nie pas que mon vocabulaire laisse à désirer parfois. Mea Culpa.
Mais restons sérieux ! Nous sommes en 2013, il serait peut-être temps de vivre avec son temps justement ?
Choquée? Oui.
Oui je le suis quand j’allume la télé et que je vois Nabilla « cul nu » au Grand Journal, (alors choquant?), quand je vois que Secrets story part en film X dès 17h00 à la sortie des écoles, quand je vois des dessins animés ou l’on tue son adversaire à coup de machette et où l’on reçoit presque en plein visage le sang du défunt personnage. Gore. Choquée quand je vois certains jeux vidéo comme GTA V (oui suis hyper à la mode niveau jeu vidéo) qui proposent aux joueurs des putes, de la drogue ou encore de tuer ses petits copains pour régler ses comptes. OUI CA ME CHOQUE.
C’est ça la télévision, un doux mélange de fiction, de réalité mais surtout de montages. Alors à tout ceux que j’agace pour quelques mots, je leur propose de changer de chaîne et aller regarder Dora l’exploratrice ! à priori, il n’y a qu’un seul « zut » mais il est ‘limite limite’ me direz-vous ! »
Nous ne sommes pas des pros, nous ne l’avons jamais revendiqué, jamais.
Alors oui je cuisine avec du vernis à ongle, car dans ma cuisine, je n’enlève pas mon vernis à ongle. Mes grains de beauté sur mon visage? SO WHAT? Ça vous dérange? J’aimerais bien vous voir planqué derrière votre ordinateur…
On ne peut pas plaire à tout le monde. Et bien tant mieux. Au moins je ne suis pas transparente. Rien de pire que de passer inaperçue, sans caractère, sans vagues, sans failles.
J’ai fait ce concours pour vivre une expérience enrichissante, exceptionnelle, pour me mettre en danger et pour me dépasser et ça a été le cas avec le Meilleur Pâtissier. Passer à la télé est peut-être le rêve de beaucoup d’entre vous. Ce n’était pas le mien.
Se faire juger par un jury professionnel OUI. Et seulement ça. Parenthèse refermée. Personne ne me gâchera pas mon expérience ni mes heureux souvenirs de tournage.
La semaine précédente a donc été riche en émotion. Après une probable élimination, nous nous sommes reposés le temps d’un weekend.
Nous rentrons au château le Dimanche soir. Petit effet de colonie de vacances, nous nous retrouvons entre candidats dans la voiture. Un disque traîne. Il s’agit de « Don’t stop me know » de Queen. Nous ne le savons pas encore, mais cette chanson sera notre hymne.
Nous ne le savons pas encore, mais à chaque trajet que nous ferons hôtel – Château, nous mettrons à tue-tête cette chanson. Nous dînons puis nous rentrons sagement nous coucher…
La première journée de tournage d’une nouvelle émission est très chargée, on tourne l’épreuve signature et l’épreuve technique.
Je ne vous parle pas des itw narrative, des beauty, des dégustations and co. La journée sera très longue. Le thème de la semaine est donc : Le PAIN.
Oh my God. Je ne suis pas née boulangère et ce monde m’est clairement inconnu. On va se marrer…
ÉPREUVE SIGNATURE / Petits pains et sucrés
OK ! Le hic, c’est que nous n’avons pas le droit de nous servir du robot, non ils nous expliquent que c’est bien plus « intéressant » de pétrir à la main et de ressentir les émotions si particulières lorsque l’on pétrit le pâton.
Soit. Ce n’est pas vraiment cela qui me fait flipper. C’est plutôt le timing que nous avons. 2h00. Je ne sais pas qui a fait le sujet mais 2h00 me semblent impossible. A part mettre 1kg de levure boulangère pour 200 gr de farine, je ne vois pas comment le pain va pouvoir se développer en aussi peu de temps…
Bref. Je me lance. Je décide de faire un petit pain salé à base d’eau, de farine T65, de sel et bien sûr, de levure fraîche boulangère, (je mets donc la dose).
Je le garnirai de magret de canard fumé, figues séchées, et chèvre frais.
Pour les petits pains sucrés, je remplace la moitié d’eau par du lait. Je le garnirai de pépites de chocolat noir, de fleur de sel et de poires séchées.
Forcement on nous demande de raconter des histoires autour de nos recettes, bah oui c’est bien connu, quand vous faites une quiche chez vous, vous avez une histoire à raconter, que cette quiche vous fait penser à Mamy Jackie qui vous obligeait à manger des lardons étant petit… blablabla.
Bon bah nous c’est pareil. Je pars dans un trip de « dîner de pain », où l’on retrouve tous les ingrédients constituant un véritable menu.
Rien qu’en m’entendant parler, je trouvais cela ridicule. Après « rules are rules » et il faut accepter le jeu de A à Z.
Je commence donc à faire mes petits pains, Cyril Lignac s’approche de moi et me montre avec précision comme on façonne un pain, comment on cache bien « la clé » bref je prends une vraie leçon.
Je suis à peu près sûr de ma recette, je prends mon temps, je veux bien faire les choses. Lors de la diffusion je m’aperçois que M6 a ajouté une petite musique d’ambiance, en mode GHOST… je m’en serais bien passée mais bon que voulez-vous… ça donne quelques de sujets de conversation sur twitter… Alors… soit.
Certes il y a des gestes techniques à respecter, mais je n’étais pas obligée de prendre 1h58 sur les 2h pour les faire. J’exagère un peu … mais bon je me retrouve une fois de plus dans une situation difficile…
Mes pains ne seront pas cuits, j’ai perdu du temps, il me faudrait encore 10 minutes de cuisson. Impossible de faire les yeux doux à quiconque de la prod pour ajouter du temps… NON le timing c’est le timing. Le chrono sonne. GAME OVER.
Je sors mes pains mi cuits du four, j’ai un air dépité, je m’en veux terriblement de ne pas avoir une fois de plus assuré sur le temps.
La semaine dernière je ne savais pas lire une recette, cette semaine je me rends compte que je n’ai jamais du apprendre à lire l’heure (mais qu’on fait mes parents ??? suis-je bien allée en CP ? J’ai un doute à ce moment là.)
A la dégustation c’est simple, Cyril est énervé contre moi. Je me prends en pleine gueule ses critiques malheureusement fondées.
Heureusement que Mercotte est plus modérée dans ses propos car une légère envie de fondre en larme me prend soudain.
Mon amie « conscience que ce n’est qu’une émission de TV » intervient. Je me concentre pour ravaler mes larmes et acquiesce gentiment; Cyril ne daigne pas goûter mon pain. (Donc please, que l’on arrête de dire que je suis la chouchoute de Lignac, ce n’est pas le cas).
J’avoue que le pain pas cuit ne m’emballe pas non plus. Je suis super énervée car il me dit que ma recette tenait la route, et qu’ils auraient été réussis.
Bref, je pense qu’à ce moment précis j’aurais préféré recevoir une claque que de continuer à l’entendre critiquer mes chefs d’œuvres maudits.
Ma réputation est ainsi faite et officiel ce jour : Aurélie ne sait pas lire l’heure. Ça c’est fait. (Je rajouterai : Aurélie est une fille très vulgaire…).
Deux épreuves techniques de passées, deux merveilleux classements. Jusqu’à présent j’ai toujours été dans les 3 derniers. Vue la sublime catastrophe de ce matin, je sais que je n’ai pas le droit à l’erreur et qu’il faut que je réussisse.
D’un autre côté l’auto persuasion ne va durer qu’une minute trente. Je la sens mal cette épreuve. Impossible de modifier mon état d’esprit. Je vois tout en noir et fais une over dose de farine boulangère.
ÉPREUVE TECHNIQUE : Les bagels
Le thème de cette épreuve technique est donc : Les bagels !
Alors c’est simple, lorsque je découvre l’intitulé du sujet, je reste perplexe. OK je sais ce qu’est un bagel, après comment on le fait, c’est une autre histoire.
Allez il va bien falloir le faire donc j’y vais. Je vais vous passer les détails de cette épreuve, car le résultat est juste MAGIQUE.
PAS CUIT. Mes bagel ne sont pas cuits, il me manque 3 minutes. J’ai encore décidé qu’une minute en valait deux. Quelle honte, je vis cette dégustation super mal.
J’aurais tellement aimé que l’épreuve signature reste anecdotique. Là c’est mort. Ce n’était pas si compliqué à faire, j’avais pourtant réussi à faire la bonne forme. Il me manque seulement du temps.
Cette semaine est pourrie, pourrie pourrie. Ça va le mot « Pourrie »? où c’est vulgaire??
ÉPREUVE CRÉATIVE : Le pain surprise
Niveau confiance en moi : moins 0 sur 20. Niveau de happyness à l’idée de faire un pain surprise : 0.2 sur 20 (on progresse). Niveau de stress : moins 5 sur 20, je sais pertinemment que j’irai en carte blanche.
J’ai juste envie de montrer au jury que je sais faire attention au timing, que je sais maîtriser le pain, et que le CAP de boulanger c’est ce que j’ai toujours voulu faire. Le Guest est Mr Poujauran.
Il sent bon le pain chaud ! Un boulanger d’exception qui fournit à tous les grands hôtels et restaurants le pain. Ce maître est particulièrement attentif, patient, calme, il est animé par sa passion c’est flagrant.
Les épreuves créatives ça a toujours été mon truc. J’adore ça. Ce sont certes des épreuves longues mais qui demandent de l’imagination, de la créativité. Je pense que c’est mon point fort.
J’ai juste donc envie de sauver les meubles et de ne pas louper 3 épreuves successives. Le pain surprise ce n’est pas vraiment le pain que l’on fait souvent, à part pour des baptêmes dans les années 1990 je n’en ai pas mangé depuis des lustres. Cette épreuve se fera donc en deux temps.
La 1ère partie, nous réaliserons notre pain, ainsi que la cuisson. Là où je suis morte de rire en découvrant la diffusion, c’est quand je vois qu’il n’y a QUE MOI qui ai mis 40 gr de levure boulangère, alors que je n’étais pas du tout la seule à avoir fait cela…
Le pain « séchera » toute la nuit afin que la mie devienne un peu rance.
Le lendemain matin, nous nous occuperons des garnitures (deux différentes à proposer, ainsi que de l’opération « retirer la mie de pain sans découper le fond du pain » que je qualifierai « d’opération chirurgicale ».
Bon, franchement faire la boule de pain n’est pas si compliqué ». Je mélange différentes farines, je façonne la boule, je la mets dans mon cercle, je la laisse pousser, je la dégaze, je la relaisse pousser, puis la fait cuire. Je progresse non ?
L’opération la plus délicate commence. Je prends mon couteau « filet de sole », fais une entaille de 4cm de long à un centimètre de la base du pain. Bref, je fais mon truc, et arrive à retirer proprement la mie.
Quand aux garnitures, va savoir pourquoi, je rajoute 5 litres de citron dans chacune de mes préparations… erreur fatale.
Pour l’univers de cette épreuve créative, j’ai choisis « le poker », Las Vegas, les jeux d’argent ! Je pense que tout le monde est au courant que je travaille chez Winamax, (hors tournage, je suis emmitouflée dans mon sweat à capuche Winamax) et mon sac à main n’est autre que le sac Winamax). J’adore.
Je pars donc dans une déco de carte, de jetons de poker, partant du principe que le pain surprise c’est un peu comme au poker, on ne sait jamais quel sandwich on va tirer !
J’apporte ma planche à mes amis Poujauran, Cyril et Mercotte. Visuellement ça tient la route, mais ils m’assassinent sur le citron. Super. Super vraiment super. J’ai envie de danser tellement je suis contente de moi. Mais quelle semaine de merde !
Oups, j’ai dit merde, le naturel revient au galop… Je tire mon chapeau à Mounir qui a pris un risque considérable en faisant un pain surprise en forme de tortue. Tu déchires Mounir. C’était sublime.