Et on éteint la télé… Adieu « Le Meilleur Pâtissier »

Aurélie

Sortie de l’émission :  27 déc, 2013.  00h45.

Je n’arrive pas à dormir. Autant écrire Je n’arrive pas à dormir. Je passe d’ailleurs rarement une nuit sans me réveiller plusieurs fois. Deux fois que je me retiens d’allumer la lumière et prendre mon ordi.

Je ne dors pas car je pense à mille et une chose, je revis beaucoup en ce moment le concours, de nombreux flashs du tournage viennent envahir mon esprit. Je fais le bilan de ce concours, de cette aventure unique et je constate que si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à des rencontres. Des personnes qui m’ont marquée, qui m’ont donné l’envie d’apprendre, de me dépasser, de progresser.

AMEN. CA vous irait ça comme bilan? Bon continuons à écrire.

C’est la fin ‘brusque’ d’une aventure qui a commencé le 14 mars 2013, jour où j’ai envoyé mon dossier de candidature. Soit il y a presque plus de 9 mois.

9 mois que je pense, rêve, cauchemarde du meilleur pâtissier. Et du casting et la préparation en amont et le tournage et l’attente de la diffusion, et la diffusion, et puis la dernière séquence, ou « consécration » d’être passée dans le bêtisier de l’année sur M6… (bon ok pour de mauvaises raisons).

Nous sommes passés plusieurs fois au Petit journal, dans l’émission « Touche pas à mon poste », il y avait environ 3 millions de spectateurs le lundi soir qui regardaient l’émission. Un tourbillon magique qui vous arrache violemment.

Puis c’est le vide.PLUS RIEN. C’est flippant. Un vide intersidéral. Prévisible, certes, indescriptible, pourtant. J’ai eu une ancienne candidate au téléphone qui m’assurait avoir le même sentiment de vide.

Ouf, je ne suis donc pas si folle. On a tous fait cette émission pour des raisons précises. Je suis désolée, on ne participe pas à ce genre de concours, juste parce que l’on aime la pâtisserie. C’est une prise de risque maximal, on veut se prouver des choses à soi-même mais surtout et sûrement à son entourage.

Faire cette émission c’est assumer de voir sa tronche des semaines à l’écran, d’être jugé sur son physique, ses mots, ses intonations, son doux vocabulaire. On met entre parenthèse ses vieux démons le temps du tournage, on est focalisé sur sa petite personne, ses performances, on formate son esprit en mode « guerrière, rien ne doit nous atteindre ».

Retour quelques mois en arrière, juste après la fin du tournage : 20 juin 2013.  Je vais même vous avouer que le lendemain de mon élimination, je suis rentrée à Paris chez moi. J’ai pris une demi-journée pour me reposer. Je ne tenais pas en place, il fallait que je retourne de toute urgence au bureau. J’avais l’impression d’être en cage chez moi.

Le lendemain, je rentre au bureau. Claque inouïe. Je me retrouve derrière mon ordinateur. Accueil chaleureux de mes chers Winamaxiens, mais rien n’y fait. Tout est fade, les gens sont fades, les conversations sont fades, rien n’a de saveur. Aucune excitation, aucune adrénaline, c’est peut être con de dire ça, mais les caméras me manquent presque.

Je me souviens que je m’étais dit qu’il me fallait 15 jours, 15 jours à ruminer, déprimer, regarder mon petit nombril, laissez-moi 15 jours, et je redeviendrai comme avant.

Je pense que malgré moi, je devais prendre les gens de haut, à trouver la vie de mes amies, de ma famille, ININTÉRESSANTE.

J’ai été projetée dans une machine à laver et le programme est terminé, j’en ressors un peu trop essorée…

Un point commun avec les autres candidats : un besoin vital de se parler, tous les jours sur notre groupe privé facebook, au téléphone, par texto. Normal, il n y a que ces 9 candidats qui savent ce que je ressens, qui savent ce qui me manque vraiment, ils traversent précisément la même route que la mienne. Je suis à ce moment-là plus en contact avec des gens que je ne connais que depuis deux mois, qu’avec mes meilleurs amis.

On ne peut pas parler du concours tant que la diffusion n’a pas eu lieu. Forcément mon entourage va me demander de raconter le concours, au moins l’ambiance, ils me posent des questions, mais je n’arrive pas vraiment à répondre autre chose qu’un « super souvenir, expérience géniale ». Point barre, barrez-vous merci.

En fait, c’est un sentiment d’incompréhension totale que l’on a. PERSONNE NE COMPREND LES MANQUES QUE L’ON A.Je comprends mieux pourquoi on avait une psy au téléphone pendant le tournage toutes les semaines, sauf qu’en fait, c’est maintenant que c’est délicat. J’ai envie de dire bon, bah voilà, I did it. Et après? Je fais quoi maintenant? Il me faut d’urgence un nouveau projet, un nouveau défi, sinon je vais m’éteindre. Je ne sais pas pourquoi j’ai ce besoin vital d’être dans l’action en permanence. Je ne peux pas vivre autrement.

J’ai tenue parole, 15 jours après c’était terminé. J’avais estimé qu’il était temps. Je reviens peu à peu dans la vie normale, entourée de gens normaux, je reprends mes conversations normales, inintéressantes sûrement, bref comme avant.Je pense que ce concours me laissera une véritable empreinte indélébile. Des relations extrêmement fortes avec certains candidats. Une expérience magnifique mais forcément éphémère. Nous avons vécu dans une bulle sublime pendant un mois et demi de tournage, mais presque pendant 9 mois si on met toutes les étapes bout à bout.

Cette expérience m’a donné encore plus envie d’apprendre et me conforte de plus en plus dans l’idée que je n’envisage pas ma vie sans cuisine. Il va vraiment falloir que je tourne la page du Meilleur Pâtissier… Not easy ! Je ne me lasse pas de regarder les photos du tournage par exemple, comme si je restais bloquée au mois de Mai et Juin 2013. Douce nostalgie d’un temps qui est désormais révolu.

J’arrête pour de bon mes « confidences »… Mais je crois que j’avais besoin d’écrire ce post… comme pour vider mon sac, une dernière fois.

Pas trop d’inquiétude, je vais bien réussir à trouver un autre projet qui me permettra à nouveau de vous raconter des histoires. SEEN YOU SOON…