Le CAP, un examen pas assez valorisé
Le premier qui osera me dire que le CAP est fait pour les cancres et que c’est « FACILE », je le remettrai comme il se doit à sa place.
J’ai trouvé que les infos étaient quand mêmes très poussées, qu’il y avait une quantité astronomique de détails. NON, avoir son CAP Pâtissier ne veut pas dire qu’il suffit de savoir faire un cake au citron, une mousse au chocolat et une crème chantilly !
Il y a plein de cours, plein de théorie, et j’avoue je ne m’y attendais pas… Les origines des tel ou tel gâteaux, la biographie des chefs, la chimie des aliments (mon cauchemar), la gestion des stocks, l’hygiène and co.
Bref, c’est une véritable formation qui mériterait un peu plus de respect.
J’ai commencé les cours mi-octobre, pour ceux qui suivent la formation, il s’agit du fameux colis n°1… 4 fascicules nous sont envoyés. Rien que les titres des dossiers font peur…
- Traitement préliminaire des denrées
- Au cœur d’un laboratoire de pâtisserie
- Les produits 1 (sous entend qu’il y en aura d’autres...) Oh Joie.
- Méthodes d’organisation et méthodes de fabrication
J’ai eu du mal. Beaucoup beaucoup de mal à apprendre. J’avais comme objectif d’avoir terminé les 9 devoirs et tous les cours du colis 1 fin décembre… J’ai terminé le 18 décembre.
Mes premières notes ne furent pas à la hauteur… Mes devoirs sur « Les produits » : 13.8 / 14.5 / 8.2… C’est drôle le 8.2 je ne l’ai pas du tout digéré…
L’école nous demande de refaire les devoirs qui sont nuls… Bon, ok… J’avais vraiment la flemme et j’étais plutôt énervée… Mais je l’ai refait. Cela m’a encore plus motivé, il n’est pas question d’avoir à nouveau une note en dessous de la moyenne… Les 6 autres devoirs se sont plutôt bien passés.
J’ai pourtant toujours cette impression de savoir les choses sur le moment et de tout oublier ensuite. Ça me rappelle mes années d’école… J’ai été clairement mauvaise jusqu’au bac. J’alternais entre les fameux « Encouragements » du 2nd trimestre et le terrifiant « 3e trimestre décisif »… Royal pour nous donner confiance non?
J’ai passé mon bac et j’ai décidé d’être bonne. Terminé les cours de soutien dans toutes les matières, terminé la pauvre petite fille qui ne pigeait rien, j’avais décidé d’être bonne. Je ne doute pas que ma séparation avec ma jumelle première de la classe m’ait fait beaucoup de bien… Je n’avais plus de comparaison H24 avec elle.
Les 5 années de mon école de commerce se sont plutôt bien passées, je n’étais plus un cancre, j’avais juste pris confiance en moi.
Confiance en soi et Motivation : Armes de destruction massive contre le doute
Si je parle de tout cela, c’est pour parler de la notion de « confiance » qui est clairement vitale pour passer ce genre d’examen en candidat libre.
J’ai reçu le message touchant d’une lectrice du blog :
Bonjour Aurélie,
votre témoignage à propos de l’école des Pros est d’un réconfort immense! je suis inscrite également depuis mai 2016, pour passer le CAP Pâtisserie en Mai 2017; j’avoue que le volume des cours à apprendre, les entraînements proposés, les devoirs à rendre et bien sûr les pâtisseries à réaliser pour s’exercer, prennent beaucoup de temps et demandent organisation et grande motivation! Entre travail et enfants, pas facile; Parfois je me sens capable d’être prête en temps et en heure, et puis, à d’autres moments, je me dis que je suis vraiment inconsciente et que je n’y arriverai jamais!! J’aimerais que vous continuiez à nous donner vos retours sur l’Ecole et votre progression, partager votre expérience m’aidera assurément à tenir le rythme et garder motivation et l’objectif suprême : le diplôme
Un grand merci en tout cas pour votre exemple!
V.
Déjà ce message est extrêmement touchant, mais il est surtout révélateur d’un problème que beaucoup d’entre nous avons :
Le doute. Vais-je y arriver? Suis-je raisonnable? Suis-je vraiment capable? N’est ce pas prétentieux d’oser se présenter en candidat libre?
Bref je me suis posée ces questions un milliard de fois.
Je ne suis pas Wonder Woman. J’ai plusieurs fois voulu jeter mes cours par la fenêtre, j’ai plusieurs fois complètement craqué, avec une vraie colère, des vraies larmes, car je n’y arrivais pas, car j’ai était tout simplement épuisée de ce rythme que je m’imposais toute seule.
Je n’ai pas vu mes amis pendant ces deux mois et demi, je n’arrivais pas à tout gérer. A part être Wonder Woman comment faire pour continuer à aller 3 fois par semaine au sport, voir ses amis, sa famille et son testeur en étant présente physiquement certes mais aussi mentalement?
A côté de ça, il fallait continuer son boulot et se rendre le soir à différents events de blogueurs, continuer à créer des recettes, faire des vidéos, écrire une recette sur le blog une fois par semaine, bref j’étais prise dans une spirale infernale qui m’a fait tourner la tête.
J’ai dû mettre mes amis de côté, une amie très proche ne l’a d’ailleurs pas compris, j’ai presque arrêté d’aller au sport et j’ai fait ce que j’ai pu.
L’électrochoc. Il y a quelques jours, mon testeur m’a dit une phrase choc, qui m’a procuré un véritable électrochoc : « Tu n’es pas chirurgien, tu n’as aucune vie à sauver ».
1er réflexe, je me vexe (normal), effectivement cela n’est pas super agréable à entendre.
2nd réflexe, je réécoute dans ma tête cette phrase, la traduit dans toutes les langues – non je plaisante -, et je finis par l’accepter. Et s’il avait raison? Et si c’était moi toute seule comme une grande qui me mettait une pression de dingue?
Il faut que j’arrête. Il faut que je m’organise, il faut que je m’économise, il faut que je sorte, respire, cours, chante, fasse du sport et m’organise mieux !
Ma nouvelle organisation. Je prends des notes de mes cours à l’heure du déjeuner, deux soirs dans la semaine, je les apprends.
Le weekend je prends une journée et une soirée pour travailler mes recettes et reprendre des notes ou apprendre et une journée totalement off ou je m’interdis de toucher à la moindre casserole et au moindre cours.
Il faut savoir dire stop, sinon on se sent continuellement débordé et on culpabilise à chaque fois qu’on allume la télé.
Déjà, je trouve que je vais mieux, je gère mieux mon temps, je profite plus des personnes que je vois, car les créneaux horaires sont définis à l’avance. J’essaie de ne pas sortir de ce cadre.
Au début lorsque j’ai commencé les cours, j’étais pleine de bonne volonté, je ferai ci, comme ci, comme ça, je ferai 285 gâteaux par jour, bref un emploi du temps intenable sur la longueur.Il faut savoir revoir ses exigences à la baisse et accepter que l’on n’est pas un super héro.
J’ai repris complètement confiance en moi et lorsque je suis fatiguée, je pense à toutes les autres personnes qui sont dans le même cas que moi, je me dis qu’ils vont cartonner le jour de l’examen et qu’il n’est pas question que je baisse les bras, je ne suis pas moins forte qu’eux, je suis juste archi motivée.
Interview pour l’Ecole des Pros…
J’ai la chance d’être élève ambassadeur au côté de deux autres élèves : Clément et Amaël.